Révélations:Lorsqu’ils arrivèrent devant l’appartement de la victime, ils eurent la surprise de rencontrer son frère qui s’apprêtait à pénétrer à l’intérieur en dépit des scellés posés sur la porte. Ils l’arrêtèrent à temps et l’interrogèrent.
-Qu’êtes vous venus faire à l’appartement de votre frère?
-Je fais juste ce que mon frère voulait que je fasse.
-C’est-à-dire? Demanda Danny.
-Il…il voulait que je récupère des lettres que sa femme et lui s’étaient écrit à leur rencontre et que je les donne à leur fille.
-Ce sont de belles chaussures de sport que vous avez là. Laissez-moi deviner, vous chaussez du 45, déclara Danny d’un ton peu amène.
-Oui et alors?
-Et alors ça prouve que vous étiez chez votre frère hier soir peu avant sa mort, voire au moment de sa mort, répliqua Danny.
-Je n’ai pas tué mon frère. Je suis venu le voir pour lui apporter un produit qu’il m’avait demandé. Mon frère ne sortait pas beaucoup de chez lui, il était un peu
asocial, le monde extérieur lui faisait peur. Il passait ses journées enfermées chez lui à s’occuper de ses plantes.
-Ce produit c’est un insecticide? Demanda Don en se souvenant de ce que lui avait dit Danny.
-Oui, un truc pour se débarrasser des pucerons.
- A quelle heure avez-vous laissé votre frère?
-A 19h30, répondit le frère après un moment d’hésitation.
-Vous êtes sûr? Insista Danny.
-Absolument sûr.
-Vous mentez, affirma Danny.
-Pas du tout, je ne vous permets pas. Vous n’avez aucune preuve.
-C’est que vous croyez.
-Danny, intervint Don an voyant son ami s’énerver.
Il ne comprenait d’ailleurs pas ce qui permettait à son ami d’être aussi sûr que l’homme mentait.
-Il ment, le corps de son frère a été découvert à 21h40, je suis arrivé sur les lieux à 22h et les traces de boues étaient encore fraîches. S’il était partit à 19h 30 comme il le prétend les traces auraient été sèches depuis longtemps, expliqua Danny.
-Monsieur Peters, je crois que nous allons poursuivre cette discussion au commissariat, annonça Don.
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-Alors monsieur Peters si vous nous disiez ce qui c’est réellement passé hier soir? Demanda Don.
-Il ne s’est rien passé, je n’ai rien fait.
Cela faisait vingt minutes qu’ils tournaient en rond et Don commençait à perdre patience. Danny était retourné au labo pour faire quelques vérifications et il espérait que le jeune homme trouverait quelque chose sinon il serait obligé de le relâcher.
-Vous me faites perdre mon temps monsieur Peters et je…, il s’interrompit à l’ouverture de la porte que Danny fit ensuite claquer derrière lui sans ménagement.
-Bien monsieur Peters, d’après ce que je viens d’entendre, vous persistez dans votre version?
-Oui, vous n’avez rien contre moi, je veux sortir.
-Ce n’est pas pour tout de suite. Vous nous avez racontez votre version des faits, alors je vais vous raconter la mienne, ou plutôt celle des preuves. Vous êtes vous servit de la bouteille d’insecticide que vous avez apporté à votre frère?
-Non, je l’ai acheté et je la lui aie amené, c’est tout.
-Alors j’aimerais que vous m’expliquiez ceci: cette bouteille possède une anse sur laquelle nous avons trouvé vos empreintes, jusque là rien de plus normal, mais ce qui l’est beaucoup moins, c’est la présence de vos empreintes sur le bouchon.
-J’ai pu le toucher sans m’en rendre compte.
-Bien sûr, tout comme l’anneau qui se trouve à l’intérieur de la bouteille et qu’il faut retirer pour pouvoir libérer le produit. Quelle superbe invention que les sécurités pour enfant. Je l’ai retrouvé dans la poubelle et oh surprise vos empreintes apparaissent clairement!
Don regardait son ami qui fusillait du regard l’homme en face de lui, et semblait prêt à exploser. Il posa une main sur son épaule pour l’enjoindre à se calmer mais cela ne sembla pas vraiment marcher.
-Vous vous êtes rendu chez votre frère avec la bouteille aux alentours de 21h, il vous a proposé un verre pour vous remercier je suppose, et vous vous êtes empressé d’accepter en sachant pertinemment qu’il vous accompagnerait. Ensuite vous avez profité d’un moment d’inattention de sa part pour verser un peu d’insecticide dans son verre. Votre frère n’a rien dû sentir car ce produit est inodore et incolore. Je sais aussi que le corps de votre frère a été déplacé
post mortem. Il y avait un mélange d’alcool et d’insecticide sur la moquette près de la table…votre frère s’est donc levé en se sentant mal, il n’arrivait plus à respirer, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il a titubé et fait tomber un peu de liquide. Il a sûrement paniqué, vous a appelé à l’aide. Dites moi qu’avez-vous fait à ce moment là?
-Danny, calme toi.
-Ce fumier a regardé son frère crever sans lever le petit doigt et tu veux que je me calme!
-Ça ne sert à rien de…
Danny l’ignora et continua sur sa lancée.
-Vous l’avez regardé s’étouffer et une fois qu’il est tombé au sol, vous l’avez porté jusqu’au canapé là où nous l’avons trouvé. Une question, Pourquoi? Pourquoi l’avoir tué? Pourquoi l’avoir déplacé?
- Vous ne pouvez pas comprendre, s’écria l’homme.
-Non effet, répondit Danny sur le même ton.
-Vous ne savez pas ce que c’est de voir son frère s’enfoncer dans la déprime et se renfermer jour après jour, d’être obligé de lui faire ses courses chaque jour, ou d’être réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone parce qu’il ne dors pas et qu’il est angoissé. De le voir souffrir chaque jour sans rien pouvoir faire. Il n’y avait aucun espoir pour lui, ce n’est pas une vie de rester enfermé chez soi. Je ne supportait plus tout ça, il…il fallait que je fasse quelque chose.
-Pourquoi l’avoir déplacé?
-Il était là par terre et j’ai pas supporté de le voir étendu de cette façon alors…je l’ai tiré jusqu’au canapé et l’ai allongé. J’ai fait ça pour lui, il était totalement déprimé.
-Il était en train de remonter la pente, asséna Danny.
-Qu’est-ce que vous racontez?
-J’ai parlé à son médecin, votre frère allait mieux et avait diminué les doses de son traitement depuis trois mois ce qui m’amène à une autre chose…la quantité d’anti-dépresseur retrouvée dans le sang de votre frère et vos empreinte sur la boîte de comprimés. Vous l’avez drogué n’est-ce pas?
-Et pourquoi j’aurais fait ça hein?
-Sûrement parce que votre frère possédait la moitié de l’entreprise familiale que vous a légué votre père et qu’il avait récemment décidé de reprendre sa place au sein du comité de décision. Jusque là vous étiez le seul à mener la barque, vous pensiez probablement que votre frère finirait par vous céder ses parts, intervint Don avant que Danny n’explose pour de bon.
Mais c’était peine perdue car Danny était fou de rage et même si Don savait à quel point il pouvait parfois être impulsif et entier, jamais il ne l’avait vu dans un tel état auparavant. Don avait l’impression de se trouver à côté d’une bombe à retardement depuis le début de la journée et à cet instant elle paraissait être sur le point d’exploser.
-Espèce d’…
-Danny, ça suffit, intervint Don en attrapant son ami par les épaules pour l’empêcher de sauter au cou de l’homme en face de lui.
-Il a tué son frère, il aurait dû être là pour lui, l’aider à se battre pour s’en sortir, au lieu de ça il l’a enfoncé et voyant que ça ne suffisait pas il l’a assassiné.
-Je sais, mais calme toi. Ça ne sert à rien, répondit Don en le tirant hors de la pièce.
Il entraîna le jeune expert dans une salle d’interrogatoire vide. Le Danny survolté disparu aussi vite qu’il était apparu pour laisser place à un Danny soudain très las qui se laissa choir sur la première chaise à sa portée. Don referma la porte de la pièce et se tourna vers son ami.
-Bon, tu veux bien m’expliquer, je sais que ce qu’il a fait à de quoi nous faire vomir mais ce n’est pas la première fois qu’on voit ça dans notre boulot. Pourquoi tu as réagis comme ça?
-Laisse tomber, je suis désolé vieux j’aurais pas dû.
-Non Dan, tu vas pas t’en tirer comme ça. Depuis le début de la semaine, tu es différent, je veux savoir ce qui ne va pas.
-Comment il a pu tuer son frère Don? Il a tué son frère parce qu’il voulait garder le contrôle de l’entreprise, mon dieu c’est si cruel et…, Danny secoua la tête sa voix n’exprimait plus que de la tristesse et de la fatigue.
Don s’approcha de son ami et s’assit en face de lui pour capter son regard. Il ne prononça pas le moindre mot, sachant pertinemment que le meilleur moyen d’amener Danny à se confier était de rester là, à attendre sans le brusquer et lui montrer qu’il n’était pas seul. Finalement le jeune homme se décida à prendre la parole.
-Lundi j’ai eu un message de l’hôpital sur mon répondeur. Dans l’après midi Louie a fait un arrêt respiratoire puis cardiaque, ils ont essayé de me joindre mais n’ont pas réussit car mon portable n’avait plus de batterie, ils voulaient savoir s’ils devaient le réanimer ou non. N’ayant pu me joindre ils ont été dans l’obligation de le réanimer. Maintenant ils me demandent de prendre une décision car ils pensent qu’un autre arrêt risque de se produire.
-Et?
-Et je ne sais pas.
-Si tu sais, tu as déjà pris ta décision et tu te le reproches. Mais c’est dans son intérêt Danny tu n’as pas à te sentir coupable.
- « C’est dans son intérêt » Peters vient de nous dire exactement la même chose pour se donner bonne conscience, répliqua Danny d’un ton désabusé.
-Ne te compare pas à ce type. Cela n’a rien avoir, son frère avait un véritable espoir de s’en sortir et de commencer une nouvelle vie. Tu sais que l’état de Louie ne s’améliorera pas au contraire et tu as pris la bonne décision pour lui. C’est ce qu’il aurait voulu que tu fasses.
-Je dois signer les papiers demain, lui apprit Danny.
-Tu veux que je vienne?
-Tu veux bien? Répondit Danny avec gratitude.
-Bien sûr, je t’emmènerais. Je me charge d’en finir avec ce type et on se retrouve devant le labo pour déjeuner?
-Ok ça marche.
Danny se leva prêt à quitter la pièce mais il s’arrêta sur le seuil et se tourna vers son ami.
-Merci Don.
Pour toute réponse Don hocha légèrement la tête, puis il s’approcha du jeune homme, au point que leur deux corps s’effleurèrent. Il prit le menton de Danny entre son pouce et son index et pencha la tête pour déposer un baiser aussi léger qu’un papillon sur les lèvres du jeune homme.
-De rien. La prochaine fois, parle moi avant, ne te renferme pas. Je suis là pour toi Dan, lui répondit-il enfin.
Danny esquissa un début de sourire, et après avoir déposer à son tour un rapide baiser sur les lèvres de Don il quitta la pièce.
The End